Corps bien buildé, voix de coqueluche, votre invité de la page people du jour avait laissé un souvenir de tombeur dans l’esprit des mélomanes sénégalais. Du temps a coulé sous les ponts et sur sa plastique qui n’a pas vaincu l’usure. Mais dans sa tête, Pape Birahim est resté zen. Même pas décontenancé pour un iota et il le fait savoir, invitant à la positive attitude et à l’open-mine. Aussi les rumeurs qui le disent victimes de maraboutage, si ce n’est d’autres déviances, ne sont, à ses yeux, qu’élucubrations fanfaronnes de gens en mal d’idées. Il se dit bien portant, admet avoir fait un break pour se consacrer à sa famille et mieux faire revenir l’artiste à la voix de stentor que se disputaient les donzelles et dont la surprise qu’il prépare fera d’autres victimes, non d’autres fans.
Pape Birahim, vous êtes resté un petit moment sans donner de nouvelles. Que diriez-vous aux Sénégalais. Était-ce une petite pause ?
C’est vrai, je suis resté un moment en retrait, mais dites-vous que ce n’est rien de bien grave. J’avais juste besoin de prendre du recul, de me retrouver avec moi-même, de faire une rétrospection de tout ce que j’avais accompli jusque-là dans la musique, entre autres faits. Il n’y a pas que la musique dans la vie ! Le monde évolue et l’on se doit d’évoluer avec. Il est parfois important de marquer une petite pause, histoire de mieux sauter. Je n’ai pas que la musique dans ma vie, il y a aussi ma vie de famille que je me devais de reprendre (sa famille vit à l’extérieur). Il y a aussi eu mes autres projets, dont le social, l’humanitaire. D’ailleurs, j’ai comme projet d’aider les personnes vulnérables au sein des hôpitaux. Bref, j’ai dû faire un petit break pour me « formater », me remettre en question et surtout beaucoup travailler pour revenir en force et séduire à nouveau le public que j’avais déjà et celui de la nouvelle génération.
Beaucoup de rumeurs (polémiques) à votre sujet dernièrement : Pape Birahim atteint mystiquement, peine à percer….. Une dernière réponse à vos détracteurs ?
Nous sommes dans un pays où nous avons nos propres réalités. Au Sénégal, tout le monde est expert en tout et surtout tout le monde a sa propre façon d’interpréter les choses. Quand on est une célébrité, il faudra s’attendre et se préparer à entendre et en voir de toutes les couleurs. Pour ce qui est de la question mystique, je dirai autre chose, d’ailleurs c’est un sujet sur lequel je ne m’attarde même pas. Ce sont certes des choses qui existent, mais pour ma part, je n’ai jamais été atteint mystiquement, comme on le prétend. Le chien aboie et la caravane passe. Musicalement parlant, je sais que j’ai beaucoup évolué, donc il n’y a rien de mystique et même si c’était le cas, ça n’a impacté en rien mon savoir-faire. C’était juste un petit break. Mon album international est en cours et les sons à venir seront meilleurs que les précédents. Le côté mystique n’a rien à y voir, les gens devraient toujours positiver au lieu de se faire des idées à chaque fois. J’avais juste besoin de me perfectionner et de revenir en force.
Vos dernières apparitions sur le réseau social tiktok ont beaucoup fait parler…
Les Sénégalais sont libres d’interpréter les choses comme ils le sentent. Mais encore une fois, cela prouve que les gens font attention à moi, car j’aurai pu poster mes vidéos et passer inaperçu. Ça a créé un tel tollé sur les réseaux sociaux que les gens n’avaient que mon nom à la bouche. Faut savoir que tik tok est un réseau social pour faire des délires, un réseau où la personne peut se lâcher, faire de la comédie. Cela ne veut pas dire que je n’ai rien dans la tête ou que je suis dans des futilités. C’était une façon d’amuser mes fans, de plus, ça s’est fait de façon très naturelle sans calcul. Ça ne change en rien la personne que je suis.
Avec autant d’expériences, quels regards portez-vous sur la musique sénégalaise, surtout avec l’émergence de jeunes talents ?
Je suis quand même soulagé quand je vois l’évolution actuelle de la musique sénégalaise. Il y a pas mal de nouveaux talents qui sont en train de faire leur petit bonhomme de chemin et je ne peux que m’en réjouir. Ils sont créatifs, talentueux, enfin tout ce qu’il faut pour faire émerger notre musique. Je me sens fier et très enthousiaste quand je les écoute, ils sont en train de révolutionner la musique sénégalaise. S’ils continuent sur cette dynamique, je pense qu’ils pourraient hisser très haut notre musique et vendre par la même occasion la destination Sénégal. Il leur faut juste plus d’accompagnement et beaucoup de recherches surtout à l’ère de la nouvelle technologie.
D’ailleurs comment résumez-vous votre parcours ?
C’est un milieu dans lequel j’ai toujours baigné. Avant même de sortir mon premier album, je faisais déjà les avant-premières d’artistes de renom et plusieurs grandes scènes. Pour la petite histoire avec un cousin, nous avions pour habitude de sillonner les rues de chez nous tard le soir en chantant à tue-tête et les voisins étaient admiratifs de nos voix. J’ai fait pas mal de groupes avant de sortir en 2007 Sa rimbam. J’ai aussi fait les chœurs pour des artistes, tels que Titi, Aïda Samb…..Je suis passé par plusieurs étapes on va dire, pour moi ça été comme une école de la vie. Et c’est la raison pour laquelle j’exhorte toujours les jeunes talents à faire énormément de recherches, afin de pouvoir impressionner à chaque fois leur public. C’est très important avec toute l’expérience que j’ai acquise, il est très rare que je sois impressionné par des artistes, mais quand même, l’effet inverse se produit à chaque fois.
Pape Birahim aurait divorcé avec le label de la famille Ndour. Quels en sont les causes ?
Je ne travaille plus avec Prince art, auquel je fais un coucou au passage. Toute histoire a une fin. Chacun travaille de son côté maintenant, mais ce n’est pas pour autant que nous ne sommes pas en bons termes. Nous avons toujours eu de bons rapports et il en sera toujours ainsi. J’ai entendu toutes sortes de versions, mais il n’y a pas de quoi faire polémique. Je ne retiens que du positif de mon passage à Prince art composé de bonnes personnes, de surcroît très professionnelles.
« Teug Jaay Record » le nom de votre nouveau label basé aux USA, comment s’est fait le link ?
De façon très naturelle comme cela se fait entre artistes et producteurs. Ils ont aimé mon travail et m’ont approché. Ils sont très professionnels, et c’est un honneur pour moi de travailler avec eux.
Vous avez un projet d’album international. Dites-nous en un peu plus….
Je prépare mon album international et ce que je peux dire, c’est que vous n’êtes pas prêts (rire). Je vous réserve beaucoup de surprises. Il y aura toutes sortes de variétés, vous me verrez comme vous ne m’aviez jamais vu. Vous aurez droit à pas mal de featuring.
Est-ce une façon de revenir en force. Qu’est-ce que vous réservez à vos fans ?
Après cette longue absence, il est tout à fait normal que je revienne en force pour reprendre ma place. La pause fut longue et entre-temps, il y a eu de nouveaux artistes. J’avais pris du recul et me voilà qui prépare mon retour, il me faut produire quelque chose de meilleur, de très travaillé. C’est ce challenge que je me suis fixé et j’espère de tout cœur qu’il sera accueilli à bras ouverts par le public.
Des concerts ou featuring en vue ?
Oui c’est en vu, mais pour le moment, je me concentre sur la sortie de l’album, sa promotion. D’ailleurs, les dates vous seront communiquées très prochainement. Je compte vous surprendre encore une fois.
Des projets outre la musique ?
Je m’engage désormais dans l’humanitaire, j’ai à cet effet contacté une association basée à Paris qui mène des actions sociales un peu partout en Afrique. La prochaine étape, c’est de faire des dons aux niveaux des structures sanitaires. Je considère qu’un artiste ne doit pas seulement se limiter à son art